Pendant que le commissaire européen à la liberté, la justice et la sécurité, Franco Frattini affirme que "personne en Europe ne peut se sentir protégé à l'intérieur d'une forteresse parce que la forteresse s'est écroulée". Les images de Ceuta et Melilla, ajoute-t-il, montrent que "la force du désespoir est vraiment grande" et que "l'Europe ne peut plus penser s'y opposer par des fils de fer barbelés", le Maroc continue à construire son mur de barbélés.
Mieux, ce week-end le Maroc a decidé de doubler la hauteur de son mur qui passe de 3 à 6 mètres, une fois avoués les tirs des soldats marocains qui ont tué des clandestins qui tentaient de franchir le fameux mur.
La lutte contre l'immigration clandestine passe-t-elle par un nouveau mur?
La solution est certainement ailleurs....
9 oct. 2005
Emigrés africains dans le désert
Une dépêche de l'AFP annonce une vive préoccupation du côté de l'Algérie.
L'Algérie suit "avec une vive préoccupation" la situation dramatique de centaines d'émigrés africains livrés à leur sort dans la région, notamment près des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), a déclaré dimanche une source du ministère des Affaires Etrangères.
L'Algérie suit "avec une vive préoccupation" la situation dramatique de centaines d'émigrés africains livrés à leur sort dans la région, notamment près des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), a déclaré dimanche une source du ministère des Affaires Etrangères.
"Les développements dramatiques que vivent depuis des semaines des centaines de ressortissants de pays frères d'Afrique sub-saharienne en situation irrégulière, notamment autour des enclaves de Ceuta et Melilla, sont suivis avec une vive préoccupation par les autorités algériennes", a indiqué cette source, citée par l'agence de presse algérienne APS.
Des centaines d'immigrants clandestins ont été abandonnés à leur sort dans le désert marocain, dans la région de El Aouina-Souatar (600 km au sud de Oujdah), près de la frontière algérienne, après avoir été expulsés des abords des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), où ils souhaitaient pénétrer pour y trouver asile.
"Ce phénomène chronique qui a pris des proportions tragiques par la mort de plusieurs personnes interpelle l'ensemble des Etats et organisations internationales concernés par les drames humains posés par l'immigration clandestine", a ajouté cette source, soulignant la nécessité d'"une coopération internationale efficace" en la matière.
"Cette situation grave souligne la nécessité d'une action collective et résolue pour faire face à ce problème tant dans ses manifestations immédiates que dans ses causes", ajoute-t-elle, soulignant que "la lutte contre l'immigration illégale ne saurait être limitée à des opérations ponctuelles de police".
L'Algérie "tient à réitérer sa disponibilité à continuer à apporter sa contribution à la résolution de ce dramatique problème humain" et appelle à "harmoniser et à conjuguer les efforts face à ce grand défi", conclut cette source, rappelant qu'Alger avait déjà présenté une initiative en ce sens dans le cadre du Groupe des "5+5.
Le dialogue dit des "5+5" regroupe les cinq pays maghrébins (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal). Les "5+5" avaient convenu, lors d'une conférence ministérielle à Alger en septembre 2004, que la coopération et le partenariat constituaient les moyens efficaces pour lutter contre l'immigration illégale.
AFP 09.10.05 - 20h23
L'Algérie suit "avec une vive préoccupation" la situation dramatique de centaines d'émigrés africains livrés à leur sort dans la région, notamment près des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), a déclaré dimanche une source du ministère des Affaires Etrangères.
L'Algérie suit "avec une vive préoccupation" la situation dramatique de centaines d'émigrés africains livrés à leur sort dans la région, notamment près des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), a déclaré dimanche une source du ministère des Affaires Etrangères.
"Les développements dramatiques que vivent depuis des semaines des centaines de ressortissants de pays frères d'Afrique sub-saharienne en situation irrégulière, notamment autour des enclaves de Ceuta et Melilla, sont suivis avec une vive préoccupation par les autorités algériennes", a indiqué cette source, citée par l'agence de presse algérienne APS.
Des centaines d'immigrants clandestins ont été abandonnés à leur sort dans le désert marocain, dans la région de El Aouina-Souatar (600 km au sud de Oujdah), près de la frontière algérienne, après avoir été expulsés des abords des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla (nord du Maroc), où ils souhaitaient pénétrer pour y trouver asile.
"Ce phénomène chronique qui a pris des proportions tragiques par la mort de plusieurs personnes interpelle l'ensemble des Etats et organisations internationales concernés par les drames humains posés par l'immigration clandestine", a ajouté cette source, soulignant la nécessité d'"une coopération internationale efficace" en la matière.
"Cette situation grave souligne la nécessité d'une action collective et résolue pour faire face à ce problème tant dans ses manifestations immédiates que dans ses causes", ajoute-t-elle, soulignant que "la lutte contre l'immigration illégale ne saurait être limitée à des opérations ponctuelles de police".
L'Algérie "tient à réitérer sa disponibilité à continuer à apporter sa contribution à la résolution de ce dramatique problème humain" et appelle à "harmoniser et à conjuguer les efforts face à ce grand défi", conclut cette source, rappelant qu'Alger avait déjà présenté une initiative en ce sens dans le cadre du Groupe des "5+5.
Le dialogue dit des "5+5" regroupe les cinq pays maghrébins (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie) et cinq pays de la rive sud de la Méditerranée (Espagne, France, Italie, Malte et Portugal). Les "5+5" avaient convenu, lors d'une conférence ministérielle à Alger en septembre 2004, que la coopération et le partenariat constituaient les moyens efficaces pour lutter contre l'immigration illégale.
AFP 09.10.05 - 20h23
7 oct. 2005
Les Africains s'approprient le téléphone portable pour en faire un facteur de progrès
Philippe Bernard dans son papier du Monde daté d'aujourd'hui (07/10/05) donne une éclairage sur le dynamisme des africains et leur adaptation aux technologies de l'information. Le téléphone portable est la vedette du jour et le phénomène décrit dans l'article peut être observé presque dans tous les pays du continent. La question que je me pose souvent est de savoir comment les africains arrivent tant à s'équiper en téléphonie mobile malgré leurs difficultés quotidiennes.
Je vous laisse apprécier l'article.
L'Afrique est le continent où le marché du portable est le plus en expansion au monde : + 65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003, contre 35 % en Europe.
Au bout d'une ficelle, dans son étui antipoussière, un Nokia bleu nuit pend au cou d'Amidou, 20 ans, marchand de bestiaux sur le marché de Tanghin, à Ouagadougou. Déjà trois ans que l'appareil, acheté pour le prix d'un mouton, est devenu un instrument de travail quotidien. Grâce à lui, le maquignon sait quand et où se déplacer pour vendre ses bêtes au meilleur prix. Il n'entreprend plus le long et périlleux voyage vers la Côte d'Ivoire voisine que si ses compatriotes installés là-bas lui ont donné le feu vert via le téléphone portable. "Si le marché est encombré, ça ne paiera pas, explique-t-il en langue mossi. Alors j'appelle mon grand frère. S'il me dit : "Les Nigériens sont déjà là", alors je ne descends pas. Le téléphone, ça fait faire un peu d'économies."
Les tongs d'Amidou ne sont pas de première jeunesse, mais son portable, payé en quatre fois, rutile. Au milieu des moutons, des chèvres et des zébus qui attendent preneur dans la capitale de l'un des pays les plus pauvres du monde, le Burkina Faso, le combiné sans fil n'est plus une attraction : près de la moitié des vendeurs de Tanghin en disposent.
Il a fallu bien moins qu'une décennie pour que le portable conquière l'Afrique et que les Africains s'approprient à leur manière un instrument pas spécialement conçu pour eux, mais qui se révèle comme une puissante alternative à l'indigence du téléphone fixe, au manque d'infrastructures, à la difficulté des échanges, en même temps qu'une réponse nouvelle aux besoins de convivialité, de santé et de sécurité. Au point que l'Afrique, continent de tous les déficits, est celui où la progression de l'équipement en portables – 65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003 contre 35 %– en Europe est la plus élevée du monde.
Dans les villes africaines, le "cellulaire" est largement inscrit dans le paysage. Peu de feux rouges sans une nuée de jeunes vendeurs de cartes prépayées. Peu de panneaux publicitaires n'affichant pas le bonheur radieux de téléphoner. Quant aux succursales des opérateurs, avec leurs vigiles, leur comptoir de faux marbre et leur air conditionné, elles font figure d'enclaves de prospérité dans un univers chaotique. Plus informels, les revendeurs de téléphones d'occasion "garantis" et d'accessoires "made in China" pullulent dans certains quartiers.
Le portable à l'africaine aurait-il généré une nouvelle économie ? Une étude britannique attribue au portable un impact sur la croissance des pays pauvres deux fois plus fort que celui du téléphone fixe dans les Etats riches au cours de sa généralisation, dans les années 1970. Le réparateur de motos de Lomé (Togo) et le chauffeur de taxi de Ouagadougou ont, en tout cas, la même réponse : le portable a multiplié par deux leur clientèle.
Abou Ouattara, cultivateur aux environs de Bobo Dioulasso (Burkina Faso) ne possède pas de tracteur et n'a pas l'électricité chez lui. Mais son portable lui rend mille services échanges avec d'autres agriculteurs, achats, réparation de matériel , en lui évitant de multiples déplacements inutiles vers la ville, que de mauvaises pistes mettent à deux heures de moto de son exploitation.
Comme il doit aussi aller en ville pour recharger son téléphone et que les communications vocales sont dévoreuses d'unités et d'électricité, il n'allume son téléphone que pendant le temps strictement nécessaire à la lecture ou à l'envoi de SMS. "Avant, je perdais ma journée pour chercher à Bobo un écrou de charrue, explique-t-il. Maintenant, j'appelle un camionneur qui me le ramène."
Avec 8 portables pour 100 habitants (75 en France) et une couverture limitée, le marché africain est très loin de la saturation. Mais l'appareil a dépassé le cercle des privilégiés et son coût, énorme au regard du pouvoir d'achat, a généré d'innombrables stratégies d'adaptation et d'utilisations inédites. Etre appelé au lieu d'appeler est devenu un sport continental que l'on pratique d'autant mieux que l'on a des relations dans la fonction publique. On se bipe (simple sonnerie confirmant un message convenu à l'avance). On transmet du crédit-temps à ses proches, qui peuvent l'échanger contre de la monnaie ou des marchandises. On achète un appareil à tempérament et, parfois, on se le fait voler avant d'avoir terminé de le payer. Ou on tente de le rentabiliser en ouvrant un "télécentre cellulaire" au bord d'une route.
Quelques planches peintes aux couleurs de l'opérateur Celtel ont suffi à Pauline, 26 ans, pour se transformer en téléphoniste. Montre en main, elle vend 70 francs CFA (0,11 euro) les 15 secondes de communication aux habitants de Bissiguin, un "quartier non loti" (bidonville) de Ouagadougou.
Ils viennent principalement profiter de la nouvelle aubaine permise par le portable : prendre des nouvelles de leurs parents qui, en brousse, vivent dans des villages que le téléphone classique n'atteindra jamais. "J'ai offert à mon père un portable. Il n'avait jamais utilisé de téléphone auparav ant" , raconte un syndicaliste nigérien, avant d'ajouter : "C'est un élément de cohésion familiale et de sécurité, presque un devoir à l'égard de ceux qui vous ont élevé."
Cependant, une nouvelle fracture entre les heureux utilisateurs et les autres se creuserait. "Le portable correspond bien à la tradition d'oralité africaine. Il a plutôt tendance à renforcer la sociabilité, mais seulement entre les gens de la même catégorie sociale", prévient Victor Aladji, sociologue de la communication à l'université de Lomé.
Symbole de modernité et de prospérité, le petit boîtier téléphonique exerce une telle attraction chez les jeunes Africains qu'il est devenu lui-même un enjeu d'échange, de chantage en même temps qu'un outil de délinquance. "Pour s'offrir un portable, les jeunes sont prêts à des sacrifices qu'ils ne feraient jamais pour acheter un livre" , se désole un enseignant.
A entendre ses multiples usagers africains, le cellulaire sauve des enfants malades et encourage la prostitution. Il permet au gouvernement d'écouter les conversations et à l'opposition de s'organiser. Il trahit les époux adultères et facilite les attaques à main armée. Pour le meilleur ou pour le pire, de Johannesburg à Khartoum et de Dakar à Nairobi, il est désormais inscrit dans le paysage, sans parvenir, loin de là, à étancher la soif de communiquer de tout un continent.
Philippe Bernard http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-696825,0.html
Je vous laisse apprécier l'article.
L'Afrique est le continent où le marché du portable est le plus en expansion au monde : + 65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003, contre 35 % en Europe.
Au bout d'une ficelle, dans son étui antipoussière, un Nokia bleu nuit pend au cou d'Amidou, 20 ans, marchand de bestiaux sur le marché de Tanghin, à Ouagadougou. Déjà trois ans que l'appareil, acheté pour le prix d'un mouton, est devenu un instrument de travail quotidien. Grâce à lui, le maquignon sait quand et où se déplacer pour vendre ses bêtes au meilleur prix. Il n'entreprend plus le long et périlleux voyage vers la Côte d'Ivoire voisine que si ses compatriotes installés là-bas lui ont donné le feu vert via le téléphone portable. "Si le marché est encombré, ça ne paiera pas, explique-t-il en langue mossi. Alors j'appelle mon grand frère. S'il me dit : "Les Nigériens sont déjà là", alors je ne descends pas. Le téléphone, ça fait faire un peu d'économies."
Les tongs d'Amidou ne sont pas de première jeunesse, mais son portable, payé en quatre fois, rutile. Au milieu des moutons, des chèvres et des zébus qui attendent preneur dans la capitale de l'un des pays les plus pauvres du monde, le Burkina Faso, le combiné sans fil n'est plus une attraction : près de la moitié des vendeurs de Tanghin en disposent.
Il a fallu bien moins qu'une décennie pour que le portable conquière l'Afrique et que les Africains s'approprient à leur manière un instrument pas spécialement conçu pour eux, mais qui se révèle comme une puissante alternative à l'indigence du téléphone fixe, au manque d'infrastructures, à la difficulté des échanges, en même temps qu'une réponse nouvelle aux besoins de convivialité, de santé et de sécurité. Au point que l'Afrique, continent de tous les déficits, est celui où la progression de l'équipement en portables – 65 % par an en moyenne entre 1998 et 2003 contre 35 %– en Europe est la plus élevée du monde.
Dans les villes africaines, le "cellulaire" est largement inscrit dans le paysage. Peu de feux rouges sans une nuée de jeunes vendeurs de cartes prépayées. Peu de panneaux publicitaires n'affichant pas le bonheur radieux de téléphoner. Quant aux succursales des opérateurs, avec leurs vigiles, leur comptoir de faux marbre et leur air conditionné, elles font figure d'enclaves de prospérité dans un univers chaotique. Plus informels, les revendeurs de téléphones d'occasion "garantis" et d'accessoires "made in China" pullulent dans certains quartiers.
Le portable à l'africaine aurait-il généré une nouvelle économie ? Une étude britannique attribue au portable un impact sur la croissance des pays pauvres deux fois plus fort que celui du téléphone fixe dans les Etats riches au cours de sa généralisation, dans les années 1970. Le réparateur de motos de Lomé (Togo) et le chauffeur de taxi de Ouagadougou ont, en tout cas, la même réponse : le portable a multiplié par deux leur clientèle.
Abou Ouattara, cultivateur aux environs de Bobo Dioulasso (Burkina Faso) ne possède pas de tracteur et n'a pas l'électricité chez lui. Mais son portable lui rend mille services échanges avec d'autres agriculteurs, achats, réparation de matériel , en lui évitant de multiples déplacements inutiles vers la ville, que de mauvaises pistes mettent à deux heures de moto de son exploitation.
Comme il doit aussi aller en ville pour recharger son téléphone et que les communications vocales sont dévoreuses d'unités et d'électricité, il n'allume son téléphone que pendant le temps strictement nécessaire à la lecture ou à l'envoi de SMS. "Avant, je perdais ma journée pour chercher à Bobo un écrou de charrue, explique-t-il. Maintenant, j'appelle un camionneur qui me le ramène."
Avec 8 portables pour 100 habitants (75 en France) et une couverture limitée, le marché africain est très loin de la saturation. Mais l'appareil a dépassé le cercle des privilégiés et son coût, énorme au regard du pouvoir d'achat, a généré d'innombrables stratégies d'adaptation et d'utilisations inédites. Etre appelé au lieu d'appeler est devenu un sport continental que l'on pratique d'autant mieux que l'on a des relations dans la fonction publique. On se bipe (simple sonnerie confirmant un message convenu à l'avance). On transmet du crédit-temps à ses proches, qui peuvent l'échanger contre de la monnaie ou des marchandises. On achète un appareil à tempérament et, parfois, on se le fait voler avant d'avoir terminé de le payer. Ou on tente de le rentabiliser en ouvrant un "télécentre cellulaire" au bord d'une route.
Quelques planches peintes aux couleurs de l'opérateur Celtel ont suffi à Pauline, 26 ans, pour se transformer en téléphoniste. Montre en main, elle vend 70 francs CFA (0,11 euro) les 15 secondes de communication aux habitants de Bissiguin, un "quartier non loti" (bidonville) de Ouagadougou.
Ils viennent principalement profiter de la nouvelle aubaine permise par le portable : prendre des nouvelles de leurs parents qui, en brousse, vivent dans des villages que le téléphone classique n'atteindra jamais. "J'ai offert à mon père un portable. Il n'avait jamais utilisé de téléphone auparav ant" , raconte un syndicaliste nigérien, avant d'ajouter : "C'est un élément de cohésion familiale et de sécurité, presque un devoir à l'égard de ceux qui vous ont élevé."
Cependant, une nouvelle fracture entre les heureux utilisateurs et les autres se creuserait. "Le portable correspond bien à la tradition d'oralité africaine. Il a plutôt tendance à renforcer la sociabilité, mais seulement entre les gens de la même catégorie sociale", prévient Victor Aladji, sociologue de la communication à l'université de Lomé.
Symbole de modernité et de prospérité, le petit boîtier téléphonique exerce une telle attraction chez les jeunes Africains qu'il est devenu lui-même un enjeu d'échange, de chantage en même temps qu'un outil de délinquance. "Pour s'offrir un portable, les jeunes sont prêts à des sacrifices qu'ils ne feraient jamais pour acheter un livre" , se désole un enseignant.
A entendre ses multiples usagers africains, le cellulaire sauve des enfants malades et encourage la prostitution. Il permet au gouvernement d'écouter les conversations et à l'opposition de s'organiser. Il trahit les époux adultères et facilite les attaques à main armée. Pour le meilleur ou pour le pire, de Johannesburg à Khartoum et de Dakar à Nairobi, il est désormais inscrit dans le paysage, sans parvenir, loin de là, à étancher la soif de communiquer de tout un continent.
Philippe Bernard http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3212,36-696825,0.html
4 oct. 2005
La discrimination à l'embauche est bien réelle
L'Insee confirme: la discrimination à l'embauche n'est pas une vue de l'esprit.Disons que le chômage est plus généreux avec les étrangers.
Les étrangers sont plus affectés par le chômage que les autres actifs. En 2004, 19 % des étrangers sont demandeurs d'emploi contre 9,9 % pour l'ensemble de la population. Le taux de chômage varie fortement, comme le constate l'Insee, selon le pays d'origine, touchant plus fortement les ressortissants des pays du Maghreb que ceux de l'Union européenne. Les femmes étant, dans tous les cas de figure, les plus touchées. Les discriminations à l'embauche restent fortes. L'idée reprise un instant par le ministère de l'emploi d'instituer le CV anonyme a été abandonnée depuis.
Les étrangers sont plus affectés par le chômage que les autres actifs. En 2004, 19 % des étrangers sont demandeurs d'emploi contre 9,9 % pour l'ensemble de la population. Le taux de chômage varie fortement, comme le constate l'Insee, selon le pays d'origine, touchant plus fortement les ressortissants des pays du Maghreb que ceux de l'Union européenne. Les femmes étant, dans tous les cas de figure, les plus touchées. Les discriminations à l'embauche restent fortes. L'idée reprise un instant par le ministère de l'emploi d'instituer le CV anonyme a été abandonnée depuis.
26 sept. 2005
Le Juif, l'Arabe, le Noir, ou les bâtards de la République
J'ai bien aimé à la fois le titre et la pertinence de cet article lu sur le site de l'intelligent.com. Je vous propose de lire cet article ici dans son intégralité.
La France doute. La France a peur de ses immigrés et ne croit plus à l'intégration républicaine, mais ne veut pas entendre parler de la discrimination positive que tous les autres pays confrontés aux difficultés d'intégration des minorités (États-Unis, Angleterre, Inde, Brésil, Afrique du Sud...) Le Juif, l'Arabe, le Noir, ou les bâtards de la République La France doute. La France a peur de ses immigrés et ne croit plus à l'intégration républicaine, mais ne veut pas entendre parler de la discrimination positive que tous les autres pays confrontés aux difficultés d'intégration des minorités (États-Unis, Angleterre, Inde, Brésil, Afrique du Sud...) ont adoptée. Elle doute d'une partie de ses enfants et les considère comme des étrangers. Marianne a, en son sein, une foultitude de bâtards qui sont venus d'ailleurs et ne sait comment les traiter. [...] La France a trois bâtards, du moins elle les prend pour tels. Elle les prend pour tels parce qu'ils viennent d'ailleurs, c'est-à-dire d'un autre lit, c'est-à-dire de ses aventures lointaines avec d'autres contrées. Ils ne sont pas les fils légitimes de dame Marianne. Ils ne peuvent chanter Nos ancêtres les Gaulois. Et comme c'est souvent le cas dans une filiation naturelle, les relations sont teintées de culpabilité de la part du père et d'une certaine perversité de la part des fils.
Les trois bâtards de la France ne sont pas des indigènes de la République. Ils en sont bien des fils. [...] Les trois bâtards de la France sont donc le Juif, le Beur et le Noir. S'il fallait donner un nom à chacun de ces fils par rapport à ses relations avec le père, le Juif serait le bâtard maître-chanteur ; l'Arabe serait baptisé sans conteste le bâtard méchant, et le Noir, le bâtard pleurer-rire. Des surnoms que ces enfants, qui n'ont pas choisi leur condition peu enviable, endossent malgré eux.
Source:lintelligent.com
La France doute. La France a peur de ses immigrés et ne croit plus à l'intégration républicaine, mais ne veut pas entendre parler de la discrimination positive que tous les autres pays confrontés aux difficultés d'intégration des minorités (États-Unis, Angleterre, Inde, Brésil, Afrique du Sud...) Le Juif, l'Arabe, le Noir, ou les bâtards de la République La France doute. La France a peur de ses immigrés et ne croit plus à l'intégration républicaine, mais ne veut pas entendre parler de la discrimination positive que tous les autres pays confrontés aux difficultés d'intégration des minorités (États-Unis, Angleterre, Inde, Brésil, Afrique du Sud...) ont adoptée. Elle doute d'une partie de ses enfants et les considère comme des étrangers. Marianne a, en son sein, une foultitude de bâtards qui sont venus d'ailleurs et ne sait comment les traiter. [...] La France a trois bâtards, du moins elle les prend pour tels. Elle les prend pour tels parce qu'ils viennent d'ailleurs, c'est-à-dire d'un autre lit, c'est-à-dire de ses aventures lointaines avec d'autres contrées. Ils ne sont pas les fils légitimes de dame Marianne. Ils ne peuvent chanter Nos ancêtres les Gaulois. Et comme c'est souvent le cas dans une filiation naturelle, les relations sont teintées de culpabilité de la part du père et d'une certaine perversité de la part des fils.
Les trois bâtards de la France ne sont pas des indigènes de la République. Ils en sont bien des fils. [...] Les trois bâtards de la France sont donc le Juif, le Beur et le Noir. S'il fallait donner un nom à chacun de ces fils par rapport à ses relations avec le père, le Juif serait le bâtard maître-chanteur ; l'Arabe serait baptisé sans conteste le bâtard méchant, et le Noir, le bâtard pleurer-rire. Des surnoms que ces enfants, qui n'ont pas choisi leur condition peu enviable, endossent malgré eux.
Source:lintelligent.com
11 sept. 2005
Tout le monde en parle
Faut-il en parler?
L'émission de télévision Tout le monde en parle de Thierry Ardisson sur France 2 démarre fort. Faut-il en parler? Je repondrai par l'affirmative sans aucune hésitation. En effet, ce soir Thierry Ardisson nous a offert un moment de télévision tel que nous aimerions souvent en avoir sur France Télévisions. Les sujets graves sont abordés sans complaisance et sans langue de bois, notamment celui des immeubles parisiens brûlés depuis bientôt 6 mois.
L'émission de télévision Tout le monde en parle de Thierry Ardisson sur France 2 démarre fort. Faut-il en parler? Je repondrai par l'affirmative sans aucune hésitation. En effet, ce soir Thierry Ardisson nous a offert un moment de télévision tel que nous aimerions souvent en avoir sur France Télévisions. Les sujets graves sont abordés sans complaisance et sans langue de bois, notamment celui des immeubles parisiens brûlés depuis bientôt 6 mois.
L'émission de télévision Tout le monde en parle de Thierry Ardisson sur France 2 démarre fort. Faut-il en parler? Je repondrai par l'affirmative sans aucune hésitation. En effet, ce soir Thierry Ardisson nous a offert un moment de télévision tel que nous aimerions souvent en avoir sur France Télévisions. Les sujets graves sont abordés sans complaisance et sans langue de bois, notamment celui des immeubles parisiens brûlés depuis bientôt 6 mois.
Au delà de l'émotion que beaucoup ont pu vivre sur le plateau et derrière son petit écran suite au témoignage poignant de Fatouma Diarra (rescapée du drame du boulevard Vincent Auriol), la question posée à Mlle Diarra et Mme Amina Sidibe est de savoir si la France est raciste. La plus jeune affirme ne pas être raciste et fait part de ses interrogations et incompréhensions quant aux difficultés rencontrées par les africains pour avoir les mêmes conditions de vie que les concitoyens de peau blanche. Par contre, Mme Sidibe répond par l'affirmative: OUI la France est raciste et ceci ne signifie pas que tous les français sont racistes, mais OUI la société française d'aujourd'hui est raciste. Elle ne reconnait plus sa France (terre d'accueil) des années 70 où elle a fait toutes ses études du collège à l'université. Quant à Stomy Bugsy, son texte lu à l'antenne est fort et crie sa colère, mais surtout rend hommage aux victimes de tous ces immeubles brûlés.
Combien de drames et de victimes faudrait-il pour que les pouvoirs publics et une frange de la société considèrent réellement nos concitoyens d'origine africaine comme des citoyens à part entière?
Une société qui sacrifie ses enfants est une société qui meurt.
Au delà de l'émotion que beaucoup ont pu vivre sur le plateau et derrière son petit écran suite au témoignage poignant de Fatouma Diarra (rescapée du drame du boulevard Vincent Auriol), la question posée à Mlle Diarra et Mme Amina Sidibe est de savoir si la France est raciste. La plus jeune affirme ne pas être raciste et fait part de ses interrogations et incompréhensions quant aux difficultés rencontrées par les africains pour avoir les mêmes conditions de vie que les concitoyens de peau blanche. Par contre, Mme Sidibe répond par l'affirmative: OUI la France est raciste et ceci ne signifie pas que tous les français sont racistes, mais OUI la société française d'aujourd'hui est raciste. Elle ne reconnait plus sa France (terre d'accueil) des années 70 où elle a fait toutes ses études du collège à l'université. Quant à Stomy Bugsy, son texte lu à l'antenne est fort et crie sa colère, mais surtout rend hommage aux victimes de tous ces immeubles brûlés.
Combien de drames et de victimes faudrait-il pour que les pouvoirs publics et une frange de la société considèrent réellement nos concitoyens d'origine africaine comme des citoyens à part entière?
Une société qui sacrifie ses enfants est une société qui meurt.
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