Tel un bagnard
Rue89 a relayé une information d'un internaute qui signale l'embarquement contrarié d'un passager attaché avec des cordes noires, à Roissy à bord du vol Paris-Lomé DL8538 à destination du Togo sur fond de violence et d'indignation. Il s'agit d'un homme africain, escorté par deux policiers, dont les pieds et les poings dans le dos sont liés par des cordes que l'on embarque par la porte arrière de l'avion (contrairement aux autres passagers). Il s'en suit alors une protestation de plusieurs voyageurs qui conduit au renfort de cinq cars de la police des frontières, des échanges de coup et arrestations. L'avion décollera avec plus de deux heures de retard.
A la lecture de cette info, la seule question qui m'est venue à l'esprit est de savoir quel est le degré d'humanité de ceux qui reconduisent ou éloignent cet homme du territoire national. Et j'ai eu une pensée pour le chimpanzé Nim Chimpsky. Cet animal, séparé de sa mère à la naissance, a été élévé par des parents scientifiques et objet d'expérimentation pendant des années.
Plus tard, Nim a été séparé de ses parents adoptifs et renvoyé à sa supposée famille originelle, où évidemment il n'avait pas sa place : finalement il fut abandonné à son triste sort d'être néant (selon l'idéologie que tout ce qui n'est pas humain n'est rien).
Un rapport détaillé de cette bouleversante histoire est racontée dans ce beau livre Nim.
Enfin il faut noter la sortie nationale du film Nim ce jeudi 11 janvier.
Le scan de la diversité
Analyse et réflexion sur la diversité de la société
10 janv. 2012
2 janv. 2012
Pourqoui Airbus est définitement condamné pour discrimination raciale à l'embauche
Discrimination raciale à l'embauche avérée chez Airbus
La Cour d'appel de Toulouse a comdamné Airbus pour discrimination raciale à l'embauche en février 2010, en raison de l'origine. Le constructeur aéronautique a refusé en 2005 de recruter en CDI un intérimaire (d'origine maghrébine) qu'elle employait en CDD en qualité d'affûteur d'outil, depuis 2001. Le choix a été porté sur un candidat au patronyme bien français.
Airbus S.A.S. 2008 © DDM
La Cour d'appel de Toulouse a comdamné Airbus pour discrimination raciale à l'embauche en février 2010, en raison de l'origine. Le constructeur aéronautique a refusé en 2005 de recruter en CDI un intérimaire (d'origine maghrébine) qu'elle employait en CDD en qualité d'affûteur d'outil, depuis 2001. Le choix a été porté sur un candidat au patronyme bien français.
Le Défenseur des droits (anciennement Halde) annonce dans un communiqué du 2 janvier 2012 que la Cour de cassation a confirmé le jugement de la Cour d'appel prononcé près de deux ans plutôt, condamnant Airbus pour discrimination raciale à l'embauche.
Le communiqué du Défenseur des droits
Le Défenseur des droits se félicite de la décision prise par la Cour de cassation dans un arrêt du 15 décembre 2011 confirmant le jugement de la Cour d’appel de Toulouse du 19 février 2010 qui avait condamné AIRBUS à verser 18 000 € d’indemnités pour discrimination à l’embauche en raison de l’origine.
La Cour de cassation confirme l’arrêt de la Cour d’appel en indiquant qu’en l’absence d’éléments objectifs justifiant la décision de refus d’Airbus, il y a lieu de retenir l’existence d’une discrimination à l’embauche fondée sur le nom d’origine magrébine du requérant.
Le réclamant est employé à AIRBUS et effectue une mission temporaire de plusieurs mois en 2001. En 2005, il effectue une nouvelle mission en qualité d’affûteur.
Au cours de l’exécution de sa seconde mission, AIRBUS procède à l’embauche d’un affûteur intérimaire en CDI. La candidature du réclamant n’est pas retenue.
L’enquête menée par la haute autorité a montré qu’AIRBUS avait choisi un candidat plus diplômé, alors que la procédure de recrutement ne spécifiait pas la mention d’un diplôme spécifique. La HALDE a considéré qu’il s’agissait d’une exigence posée a posteriori du recrutement pour tenter de justifier le choix opéré, et concluait à l’existence d’une discrimination.
La Cour d’appel de Toulouse s’est notamment basée sur l’analyse du registre du personnel sur plusieurs années pour constater la quasi absence dans l’effectif d’AIRBUS de salariés portant un nom à consonance maghrébine.
En 2010, 50 % des discriminations traitées concernent le domaine de l’emploi.
1 janv. 2012
Les Français préfèrent toujours Yannick Noah en 2012
Yannick Noah devance Zinedine Zidane et l'acteur Omar Sy dans le classement des personnalités préférées des Français, réalisé deux fois par an par l'Ifop pour le Journal du Dimanche, qui sera publié le 1er janvier.
Le chanteur et ancien joueur de tennis occupe la première place pour la huitième fois consécutive. Il devance l'ex-meneur de l'équipe de France de football, Zinedine Zidane, à nouveau deuxième, après avoir été plusieurs fois en tête de ce classement en août 2000 puis fin 2003 et 2004 et de juillet 2006 à juillet 2007.
Débuté en 1988, ce classement a été longtemps dominé par le commandant Cousteau (20 fois leader au total) et l'Abbé Pierre (16 fois).
Omar Sy, acteur du film "Intouchables", qui fait pour la première fois son entrée dans ce classement, prend d'emblée la troisième place qu'occupait en juillet l'actrice Mimie Mathy.
Côté politique, la première personnalité, Simone Veil, est à la 4e place. Nicolas Hulot se classe 27e, loin devant Jacques Chirac (46e), François Hollande (48e) et Nicolas Sarkozy qui est 49e comme en juillet dernier.
Sondage réalisé par l'Ifop du 2 au 10 décembre 2011, auprès d'un échantillon de 1.018 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.
(AFP)
Le chanteur et ancien joueur de tennis occupe la première place pour la huitième fois consécutive. Il devance l'ex-meneur de l'équipe de France de football, Zinedine Zidane, à nouveau deuxième, après avoir été plusieurs fois en tête de ce classement en août 2000 puis fin 2003 et 2004 et de juillet 2006 à juillet 2007.
Débuté en 1988, ce classement a été longtemps dominé par le commandant Cousteau (20 fois leader au total) et l'Abbé Pierre (16 fois).
Omar Sy, acteur du film "Intouchables", qui fait pour la première fois son entrée dans ce classement, prend d'emblée la troisième place qu'occupait en juillet l'actrice Mimie Mathy.
Côté politique, la première personnalité, Simone Veil, est à la 4e place. Nicolas Hulot se classe 27e, loin devant Jacques Chirac (46e), François Hollande (48e) et Nicolas Sarkozy qui est 49e comme en juillet dernier.
Sondage réalisé par l'Ifop du 2 au 10 décembre 2011, auprès d'un échantillon de 1.018 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.
(AFP)
6 juil. 2011
Les entreprises contraintes à la diversité à Paris
La Ville de Paris lance des mesures "très innovantes" (dixit le communiqué de presse du 04/07) pour favoriser la diversité et lutter contre les discriminations à l’emploi, via ses marchés publics. ces discrimations concernaient 47% des réclamations faites à la HALDE en 2010.
En effet, la ville de Paris veut assurer une meilleure promotion de la diversité dans les marchés publics qu'elle signe avec les entreprises privées. Elle met donc en place de nouvelles actions en direction des entreprises pour les inciter à mener une politique de diversité dans leurs recrutements et gestions de carrières.
Un bilan six mois avant la fin de l'exécution du marché devra être réalisé par le titulaire du marché afin d'évaluer les démarches entreprises dans le domaine de la lutte contre les discriminations. « ça nous permet de mesurer l'écart entre ce que l'entreprise dit et ce qu'elle fait réellement », précise Camille Montacié, adjointe PS chargée des marchés et de la politique des achats. Il est important de s'assurer que les engagements pris par les entreprises concernées seront respectés à l'aide de moyens coercitifs en cas de besoin.
Cette initiative de la mairie anticipe la nouvelle loi des marchés publics. Il ne suffira de voter ladite loi mais surtout veiller à son application. Peut-on y croire ?
En effet, la ville de Paris veut assurer une meilleure promotion de la diversité dans les marchés publics qu'elle signe avec les entreprises privées. Elle met donc en place de nouvelles actions en direction des entreprises pour les inciter à mener une politique de diversité dans leurs recrutements et gestions de carrières.
Un bilan six mois avant la fin de l'exécution du marché devra être réalisé par le titulaire du marché afin d'évaluer les démarches entreprises dans le domaine de la lutte contre les discriminations. « ça nous permet de mesurer l'écart entre ce que l'entreprise dit et ce qu'elle fait réellement », précise Camille Montacié, adjointe PS chargée des marchés et de la politique des achats. Il est important de s'assurer que les engagements pris par les entreprises concernées seront respectés à l'aide de moyens coercitifs en cas de besoin.
Cette initiative de la mairie anticipe la nouvelle loi des marchés publics. Il ne suffira de voter ladite loi mais surtout veiller à son application. Peut-on y croire ?
6 mai 2011
Affaire des quotas chez les bleus : l'avis des Africains
La polémique des quotas envisagés à la Fédération Française de Football fait rage en France. L'idée surprend et choque en Afrique comme en témoignent ici quelques acteurs du terrain.
D'autant plus que les joueurs qui se tournent vers d'autres sélections nationales, le font une fois que les portes de l'équipe de france leur sont fermées.
Antar Yahia (capitaine de l’Algérie – FootAfrica365) : « Domenech a bien couru derrière Higuain »
« Quand on regarde l’équipe de France, on se rend compte que des joueurs d’origine maghrébine et africaine, il y en a pas mal. Ce n’est pas non plus un mouvement massif de retour vers les pays d’origine. Lilian Thuram a très bien dit les choses. Benzema, Nasri ou M’Vila jouent avec la France. Domenech a bien couru derrière Higuain et, à ce que je sache, il n’avait jamais été formé en France. Et puis, il ne faut pas oublier les joueurs qui ont été bloqués en ne faisant qu’une sélection dans leur vie et qui n’ont plus jamais joué derrière. Au final, la France s’y retrouve bien. Elle n’est pas non plus pillée. La formation française est reconnue mondialement. Quant à l’Afrique et à la France, qu’on le veuille ou non, l’histoire nous lie. Elle est commune. C’est ainsi, et ça rentre dans un processus de mondialisation du football. »
Rabah Saâdane (ancien sélectionneur de l’Algérie – L’Equipe) : « Les Benzema, Nasri… choisiront toujours la France »
« C’est un faux problème. Ce n’est pas un danger pour le foot français. Au contraire, cela prouve sa richesse. Les joueurs que l’on récupère sont des joueurs qui sont bloqués en France, qui n’ont pas la possibilité de jouer en A. Les joueurs exceptionnels comme Benzema, Nasri se décideront toujours pour la France, car c’est une sélection attractive qui peut leur permettre de devenir une star mondiale. »
Paulo Duarte (sélectionneur du Burkina Faso – Blogolo) : « On récupère les restes »
« Nous, on récupère les restes et c’est déjà beaucoup. Parce que la France possède énormément de joueurs de grande qualité et c’est le premier pays à offrir des joueurs à l’Afrique. Le foot français garde les meilleurs et les pays africains prennent les autres. La plupart de ces joueurs attendent trois, quatre ans avant de basculer vers leur pays d’origine. On ne peut pas contrôler les choix futurs des joueurs bi-nationaux. Ou alors on leur coupe les jambes à la naissance ! »
Rabah Madjer (ancien international algérien – Blogolo) : « C’est un scandale »
« Je ne m’y attendais pas. C’est quand même un scandale. En France, il y a toujours eu des binationaux. Ça a toujours été le cas. La question est de savoir s’ils comptaient faire de même dans les autres disciplines. Après tout, beaucoup d’athlètes d’origine étrangère ont apporté des médailles à la France. Il y a beaucoup de joueurs français d’origine algérienne en France. C’est un fait historique et démographique. Mais les meilleurs d’entre eux choisissent la France, à l’image d’un Zidane ou d’un Benzema. Il faut respecter le choix de chacun. C’est une décision personnelle et de cœur. »
Alain Giresse (sélectionneur du Mali – afrik-foot.com : « La France ne peut pas se plaindre : c’est elle qui choisit ! »
« Pour moi, il y a deux débats qui se mélangent. A tort. Le premier, c’est le « problème » des binationaux : le foot français regrette les joueurs qu’il a formé. Mais, si la France ne les prend pas, où est le problème ? Les joueurs qui sont passés par les moins de 19, les moins de 20, les Espoirs… veulent aller en équipe de France A. S’ils ne sont pas pris, ils viennent dans leur pays d’origine. La France ne peut pas se plaindre : c’est elle qui choisit ! Nous, on utilise le règlement de la FIFA. On démarche les binationaux. Prenez le petit Sissoko de Toulouse et ses trois sélections, regardez s’il est rappelé plus tard… Il est bloqué « au cas où » avec les Bleus mais il ne connaître jamais de grandes compétitions. La France veut le beurre et l’argent du beurre. Ensuite, il y a le débat des joueurs grands, costauds et puissants. C’est un registre de joueurs que la DTN a préconisé à une époque. C’est une erreur puisque cela s’est fait au détriment de ce que le football français sait faire : nous sommes des joueurs de type latin, des créateurs… D’ailleurs, moi, vous croyez pas que j’en ai connu de la discrimination parce que je suis tout petit ? Je n’ai connu que l’équipe de France à 28 ans ! »
Gaëtan Bong (défenseur du Cameroun – afrik-foot.com) : « Un coup de poignard dans le football »
« Moi, quand j’ai choisi le Cameroun, c’était vraiment le choix du cœur. J’y réfléchissais depuis longtemps. Quand je portais le maillot de l’équipe de France Espoir, c’était une fierté mais je ne me posais pas de question… La France m’a donné beaucoup, je lui ai rendu. J’aurais pu lui en rendre plus mais bon… Cette histoire de quota, c’est vraiment bête. Dans le football, il ne doit pas y avoir de quotas. La France est ainsi faite qu’elle s’est construite aussi grâce à l’immigration. Il ne faut pas limiter ça, ce serait un coup de poignard dans le dos du football. La France est devenue forte grâce à ses joueurs issus de l’immigration. Prenez France 98. Sans les Zidane, Henry, Vieira, Desailly, Thuram… Enlever les immigrés, c’est faire perdre beaucoup de potentiel. »
Amara Traoré (sélectionneur du Sénégal – APS) : « Où sont passés Ibrahim Ba et Bafé Gomis ? »
« Les pays africains ne l’accepteront pas. Ils ont tellement souffert de ça. On peut donner des exemples dans l’autre sens pour le cas du Sénégal. Où sont passés Ibrahima Ba, Bafé Gomis, Samba Ndiaye, Etienne Mendy. Ils ont joué un match pour l’équipe de France et après, ils ont disparu. Le cas le plus pathétique, c’est celui de Bafé Gomis. Il y a aussi le cas du Toulousain Moussa Cissokho. »
Robert Nouzaret (sélectionneur de la RDC – afrik-foot.com) : « Le premier critère, c’est la qualité du joueur »
« Connaissant la plupart des membres de la DTN, je suis surpris. On a fait un amalgame très vite : en France, on parle facilement de racisme et de discrimination. La vérité, c’est que le premier critère, il est sportif. On prend les meilleurs pour gagner, qu’ils soient blanc, noir, gris, bleu ou vert… Le premier critère, c’est la qualité du joueur. Moi, que ce soit avec la Côte d’Ivoire, la Guinée ou bien la RDC, j’ai l’habitude de ce problème de double nationalité. Cela fait partie du jeu : on cherche à profiter des joueurs qui ne sont pas appelés par la France, la Belgique, l’Angleterre… On les récupère et cela permet d’améliorer le niveau des équipes africaines. C’était d’ailleurs l’objectif de la FIFA quand ils ont modifié la règle concernant les sélections. »
Jacques Faty (défenseur du Sénégal – Sport24) : « Les quotas, ce n’est pas récent »
« C’est scandaleux, c’est choquant. Une enquête est en cours et des têtes vont tomber, c’est sûr. Je rejoins parfaitement l’avis de Francis Smerecki (entraîneur des moins de 20 ans, NDLR) qui a parlé de discrimination raciale et morphologique. Je rejoins aussi l’avis de monsieur Merelle, l’ancien directeur de Clairefontaine et qui était mon mentor, qui rappelait que cela lui avait déjà été dit implicitement lorsqu’il était en poste. Donc, ce n’est pas quelque chose de récent. Ça date d’il y a quelques années. »
Medhi Benatia (défenseur du Maroc – Compétition) : « Je n’ai aucun regret d’avoir choisi le Maroc »
« Je peux vous dire qu’en voyant la ferveur et l’engouement au pays, la fierté que ça représente pour ma famille, je n’ai aucun regret d’avoir choisi le Maroc. »
D'autant plus que les joueurs qui se tournent vers d'autres sélections nationales, le font une fois que les portes de l'équipe de france leur sont fermées.
Antar Yahia (capitaine de l’Algérie – FootAfrica365) : « Domenech a bien couru derrière Higuain »
« Quand on regarde l’équipe de France, on se rend compte que des joueurs d’origine maghrébine et africaine, il y en a pas mal. Ce n’est pas non plus un mouvement massif de retour vers les pays d’origine. Lilian Thuram a très bien dit les choses. Benzema, Nasri ou M’Vila jouent avec la France. Domenech a bien couru derrière Higuain et, à ce que je sache, il n’avait jamais été formé en France. Et puis, il ne faut pas oublier les joueurs qui ont été bloqués en ne faisant qu’une sélection dans leur vie et qui n’ont plus jamais joué derrière. Au final, la France s’y retrouve bien. Elle n’est pas non plus pillée. La formation française est reconnue mondialement. Quant à l’Afrique et à la France, qu’on le veuille ou non, l’histoire nous lie. Elle est commune. C’est ainsi, et ça rentre dans un processus de mondialisation du football. »
Rabah Saâdane (ancien sélectionneur de l’Algérie – L’Equipe) : « Les Benzema, Nasri… choisiront toujours la France »
« C’est un faux problème. Ce n’est pas un danger pour le foot français. Au contraire, cela prouve sa richesse. Les joueurs que l’on récupère sont des joueurs qui sont bloqués en France, qui n’ont pas la possibilité de jouer en A. Les joueurs exceptionnels comme Benzema, Nasri se décideront toujours pour la France, car c’est une sélection attractive qui peut leur permettre de devenir une star mondiale. »
Paulo Duarte (sélectionneur du Burkina Faso – Blogolo) : « On récupère les restes »
« Nous, on récupère les restes et c’est déjà beaucoup. Parce que la France possède énormément de joueurs de grande qualité et c’est le premier pays à offrir des joueurs à l’Afrique. Le foot français garde les meilleurs et les pays africains prennent les autres. La plupart de ces joueurs attendent trois, quatre ans avant de basculer vers leur pays d’origine. On ne peut pas contrôler les choix futurs des joueurs bi-nationaux. Ou alors on leur coupe les jambes à la naissance ! »
Rabah Madjer (ancien international algérien – Blogolo) : « C’est un scandale »
« Je ne m’y attendais pas. C’est quand même un scandale. En France, il y a toujours eu des binationaux. Ça a toujours été le cas. La question est de savoir s’ils comptaient faire de même dans les autres disciplines. Après tout, beaucoup d’athlètes d’origine étrangère ont apporté des médailles à la France. Il y a beaucoup de joueurs français d’origine algérienne en France. C’est un fait historique et démographique. Mais les meilleurs d’entre eux choisissent la France, à l’image d’un Zidane ou d’un Benzema. Il faut respecter le choix de chacun. C’est une décision personnelle et de cœur. »
Alain Giresse (sélectionneur du Mali – afrik-foot.com : « La France ne peut pas se plaindre : c’est elle qui choisit ! »
« Pour moi, il y a deux débats qui se mélangent. A tort. Le premier, c’est le « problème » des binationaux : le foot français regrette les joueurs qu’il a formé. Mais, si la France ne les prend pas, où est le problème ? Les joueurs qui sont passés par les moins de 19, les moins de 20, les Espoirs… veulent aller en équipe de France A. S’ils ne sont pas pris, ils viennent dans leur pays d’origine. La France ne peut pas se plaindre : c’est elle qui choisit ! Nous, on utilise le règlement de la FIFA. On démarche les binationaux. Prenez le petit Sissoko de Toulouse et ses trois sélections, regardez s’il est rappelé plus tard… Il est bloqué « au cas où » avec les Bleus mais il ne connaître jamais de grandes compétitions. La France veut le beurre et l’argent du beurre. Ensuite, il y a le débat des joueurs grands, costauds et puissants. C’est un registre de joueurs que la DTN a préconisé à une époque. C’est une erreur puisque cela s’est fait au détriment de ce que le football français sait faire : nous sommes des joueurs de type latin, des créateurs… D’ailleurs, moi, vous croyez pas que j’en ai connu de la discrimination parce que je suis tout petit ? Je n’ai connu que l’équipe de France à 28 ans ! »
Gaëtan Bong (défenseur du Cameroun – afrik-foot.com) : « Un coup de poignard dans le football »
« Moi, quand j’ai choisi le Cameroun, c’était vraiment le choix du cœur. J’y réfléchissais depuis longtemps. Quand je portais le maillot de l’équipe de France Espoir, c’était une fierté mais je ne me posais pas de question… La France m’a donné beaucoup, je lui ai rendu. J’aurais pu lui en rendre plus mais bon… Cette histoire de quota, c’est vraiment bête. Dans le football, il ne doit pas y avoir de quotas. La France est ainsi faite qu’elle s’est construite aussi grâce à l’immigration. Il ne faut pas limiter ça, ce serait un coup de poignard dans le dos du football. La France est devenue forte grâce à ses joueurs issus de l’immigration. Prenez France 98. Sans les Zidane, Henry, Vieira, Desailly, Thuram… Enlever les immigrés, c’est faire perdre beaucoup de potentiel. »
Amara Traoré (sélectionneur du Sénégal – APS) : « Où sont passés Ibrahim Ba et Bafé Gomis ? »
« Les pays africains ne l’accepteront pas. Ils ont tellement souffert de ça. On peut donner des exemples dans l’autre sens pour le cas du Sénégal. Où sont passés Ibrahima Ba, Bafé Gomis, Samba Ndiaye, Etienne Mendy. Ils ont joué un match pour l’équipe de France et après, ils ont disparu. Le cas le plus pathétique, c’est celui de Bafé Gomis. Il y a aussi le cas du Toulousain Moussa Cissokho. »
Robert Nouzaret (sélectionneur de la RDC – afrik-foot.com) : « Le premier critère, c’est la qualité du joueur »
« Connaissant la plupart des membres de la DTN, je suis surpris. On a fait un amalgame très vite : en France, on parle facilement de racisme et de discrimination. La vérité, c’est que le premier critère, il est sportif. On prend les meilleurs pour gagner, qu’ils soient blanc, noir, gris, bleu ou vert… Le premier critère, c’est la qualité du joueur. Moi, que ce soit avec la Côte d’Ivoire, la Guinée ou bien la RDC, j’ai l’habitude de ce problème de double nationalité. Cela fait partie du jeu : on cherche à profiter des joueurs qui ne sont pas appelés par la France, la Belgique, l’Angleterre… On les récupère et cela permet d’améliorer le niveau des équipes africaines. C’était d’ailleurs l’objectif de la FIFA quand ils ont modifié la règle concernant les sélections. »
Jacques Faty (défenseur du Sénégal – Sport24) : « Les quotas, ce n’est pas récent »
« C’est scandaleux, c’est choquant. Une enquête est en cours et des têtes vont tomber, c’est sûr. Je rejoins parfaitement l’avis de Francis Smerecki (entraîneur des moins de 20 ans, NDLR) qui a parlé de discrimination raciale et morphologique. Je rejoins aussi l’avis de monsieur Merelle, l’ancien directeur de Clairefontaine et qui était mon mentor, qui rappelait que cela lui avait déjà été dit implicitement lorsqu’il était en poste. Donc, ce n’est pas quelque chose de récent. Ça date d’il y a quelques années. »
Medhi Benatia (défenseur du Maroc – Compétition) : « Je n’ai aucun regret d’avoir choisi le Maroc »
« Je peux vous dire qu’en voyant la ferveur et l’engouement au pays, la fierté que ça représente pour ma famille, je n’ai aucun regret d’avoir choisi le Maroc. »
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