Un extrait de l'émission "Ripostes" sur France 5, datant de janvier 2007, offre un échange croustillant entre deux futurs membres du gouvernement Sarkozy.
Eric Besson accuse Brice Hortefeux de "prendre ses désirs pour des réalités" et accuse Nicolas Sarkozy d'être en échec sur la lutte contre la délinquance, chiffres à l'appui. "La stratégie de Nicolas Sarkozy est de masquer la réalité", explique-t-il.
S'agissant du bouclier fiscal, Besson dénonce la politique fiscale injuste que promet Nicolas Sarkozy. Mais Hortefeux estime qu'"Eric Besson ne connaît pas la réalité", moque l'ouvrage coordonné par Eric Besson qui dénonce la politique de Nicolas Sarkozy, "néoconservateur américain à passeport français".
Présent sur le plateau, Philippe Val, futur patron de France Inter dénonce la "société violente" que prépare Nicolas Sarkozy.
Finalement, Sarkozy n'avait pas eu tort d'emprunter à la gauche son slogan de campagne : "tout est possible". Aujourd'hui, les protagonistes d'hier défendent la politique de Sarkozy en masquant certainement la réalité.
17 août 2010
13 août 2010
Pourquoi Mohamed l'ingénieur quitte la France
« Ma décision est prise. Je rentre définitivement au Maroc en 2011. » Mohamed, ingénieur de 25 ans, témoigne dans une tribune sur rue89.
Depuis près d'un an (avec le lancement du débat sur l'identité nationale), plusieurs membres du gouvernement et de la majorité ont mulitpliés les amalgames, les propos racistes à peines voilés.
En tant qu'immigré marocain, je vis toutes ces déclarations et lois sécuritaires qui visent particulièrement la communauté musulmane (et depuis quelque temps les gens du voyage et les Roms) comme une profonde humiliation. C'est pour ça que je rentre chez moi… Et je ne suis pas le seul.
Je suis ingénieur, 25 ans, gagnant 2 700 euros net par mois, je n'ai jamais été arrêté ni même contrôlé de ma vie, je suis athée (agnostique pour être précis), j'adore le saucisson, la bonne bière, le rugby et passe mes étés à faire la tournée des festivals. Je ne fais donc pas partie de la catégorie de personnes visée par les attaques populistes de l'UMP.
Toutefois, deux phénomènes ont été, à mes yeux, clairement aggravés par ces propos décomplexés.
Resté en France après les études
Je fais partie de la communauté des étudiants étrangers restés en France pour travailler après la fin de leurs études. Cette communauté est loin d'être négligeable en écoles d'ingénieurs. Dans la mienne (une des grandes écoles françaises), la proportion d'étudiants marocains (qui n'ont pas la nationalité française) dépasse les 15%. Je retrouve une proportion de 10% dans le milieu du travail.
Mes connaissances rapportent des proportions équivalentes (entre 10% et 15%) parmi leurs collègues dans les domaines des télécoms, de l'informatique ou encore dans la finance. Le Maroc est ainsi un gros fournisseur d'ingénieurs à la France (je n'ai néanmoins pas connaissance de chiffres précis).
Cependant, ces personnes repartent de plus en plus souvent dans leur pays d'origine. En effet, le gouvernement marocain investit massivement dans des politiques encourageant le « nearshoring » [délocaliser à proximité, ndlr], notamment dans le domaine des nouvelles technologies.
Ces politiques impliquent un appel d'air pour les ingénieurs. Le marché du travail des ingénieurs est d'ailleurs très demandeur. Des anciens camarades d'école ont pu obtenir des salaires approchant les 20 000 dirhams net par mois (dix fois le smic ! ) à la sortie de l'école d'ingénieurs.
La dynamique du pays (la situation est à étendre à d'autres pays) est telle que la croissance est de 5%. Ce chiffre est à comparer avec la situation économique actuelle.
Agnostique et mal à l'aise
Je suis parti du Maroc parce que la liberté de culte n'y est pas respectée… Mais elle ne l'est pas plus en France. J'ai quitté le Maroc pour plusieurs raisons. La première est qu'à mon adolescence, je me suis rendu compte que j'étais agnostique, ce qui est profondément incompatible avec la pratique de l'islam de ma famille et de la société marocaine dans son ensemble.
La deuxième est le vide culturel et artistique de la société marocaine. Je rêvais, en effet, de pouvoir jouer de la musique, assister à des concerts, aller au cinéma, assister à des expositions et visiter des musées.
Ma ville natale (Agadir) en manquait terriblement. Il n y avait qu'une salle de cinéma insalubre qui ne passe que des blockbusters âgés de quelques années. Il n y avait ni musée ni expositions. Et le seul style de musique est la musique populaire ou la musique électronique qui passe en boîte (et je n'aime ni l'un ni l'autre).
Là encore, les choses changent. La libéralisation des mœurs est en cours, les jupes raccourcissent, les bars sont bondés, les festivals se créent continuellement, et des groupes de rock, de rap ou de reggae gagnent en notoriété. On est évidemment loin de la richesse et de la diversité de la culture française mais la culture marocaine est en pleine évolution. Les Marocains sont de plus en plus ouvertement athées et le modèle familial leur donne plus d'indépendance.
« Ma tête et mon prénom feront toujours de moi un musulman »
D'un autre côté, en France, je suis considéré comme musulman. Mon entourage ne comprend pas que je puisse être agnostique avec mon prénom (Mohamed). On ne comprend pas pourquoi je ne fais pas le ramadan. En deux jours, j'ai dû entendre une dizaine de fois, sur le ton de la blague, que je « finirai en enfer ».
Ma (non) confession n'est pas acceptée, parce que mon origine marocaine, ma tête et mon prénom feront toujours de moi un musulman en France. C'est pour cela que je me sens visé par toutes les attaques directes ou indirectes contre l'islam en France.
Ma décision est prise. Je rentre définitivement au Maroc en 2011 puisque les raisons de mon départ du Maroc n'ont plus lieu d'être et les raisons de mon bien-être en France s'estompent.
De plus, je pense que je ne suis pas le seul à avoir pris cette décision. Mais cela reste à quantifier, parce qu'un Arabe qui rentre chez lui, ça va, c'est quand il y en a beaucoup qui rentrent chez eux que ça ne va plus.
Depuis près d'un an (avec le lancement du débat sur l'identité nationale), plusieurs membres du gouvernement et de la majorité ont mulitpliés les amalgames, les propos racistes à peines voilés.
En tant qu'immigré marocain, je vis toutes ces déclarations et lois sécuritaires qui visent particulièrement la communauté musulmane (et depuis quelque temps les gens du voyage et les Roms) comme une profonde humiliation. C'est pour ça que je rentre chez moi… Et je ne suis pas le seul.
Je suis ingénieur, 25 ans, gagnant 2 700 euros net par mois, je n'ai jamais été arrêté ni même contrôlé de ma vie, je suis athée (agnostique pour être précis), j'adore le saucisson, la bonne bière, le rugby et passe mes étés à faire la tournée des festivals. Je ne fais donc pas partie de la catégorie de personnes visée par les attaques populistes de l'UMP.
Toutefois, deux phénomènes ont été, à mes yeux, clairement aggravés par ces propos décomplexés.
- Le premier est que les gens (Français) ne comprennent pas pourquoi c'est blessant pour moi d'entendre des blagues racistes.
Evidemment, j'ai toujours eu droit aux blagues racistes depuis mon arrivée en France. J'en riais, mais je me suis cependant toujours gardé le droit de remettre les personnes à leur place quand leurs blagues sont blessantes et/ou pas drôles.
Depuis un an, je ne supporte plus les blagues racistes. Le fait qu'un ministre de l'Intérieur fasse une de ces blagues montre à quel point les clichés sont profondément implantés dans l'imaginaire français. Et le fait que l'on me rapporte à un cliché m'est devenu insupportable. - Le second point est le regard de « la petite vieille » dans la rue. Son regard est plus vif. Son sac est plus serré entre ses bras. Ses jambes bougent plus vite quand je passe trop près. Et, personnellement, je comprends cette dame ou ce monsieur (parce qu'un homme peut très bien correspondre au concept de « la petite vieille ») qui, en ouvrant son journal ou en allumant sa télé, entend que la délinquance est liée à l'immigration, que le jeune musulman n'a pas de travail, que l'islam est incompatible avec les valeurs de la France… Moi-même j'ai peur d'y croire.
Resté en France après les études
Je fais partie de la communauté des étudiants étrangers restés en France pour travailler après la fin de leurs études. Cette communauté est loin d'être négligeable en écoles d'ingénieurs. Dans la mienne (une des grandes écoles françaises), la proportion d'étudiants marocains (qui n'ont pas la nationalité française) dépasse les 15%. Je retrouve une proportion de 10% dans le milieu du travail.
Mes connaissances rapportent des proportions équivalentes (entre 10% et 15%) parmi leurs collègues dans les domaines des télécoms, de l'informatique ou encore dans la finance. Le Maroc est ainsi un gros fournisseur d'ingénieurs à la France (je n'ai néanmoins pas connaissance de chiffres précis).
Cependant, ces personnes repartent de plus en plus souvent dans leur pays d'origine. En effet, le gouvernement marocain investit massivement dans des politiques encourageant le « nearshoring » [délocaliser à proximité, ndlr], notamment dans le domaine des nouvelles technologies.
Ces politiques impliquent un appel d'air pour les ingénieurs. Le marché du travail des ingénieurs est d'ailleurs très demandeur. Des anciens camarades d'école ont pu obtenir des salaires approchant les 20 000 dirhams net par mois (dix fois le smic ! ) à la sortie de l'école d'ingénieurs.
La dynamique du pays (la situation est à étendre à d'autres pays) est telle que la croissance est de 5%. Ce chiffre est à comparer avec la situation économique actuelle.
Agnostique et mal à l'aise
Je suis parti du Maroc parce que la liberté de culte n'y est pas respectée… Mais elle ne l'est pas plus en France. J'ai quitté le Maroc pour plusieurs raisons. La première est qu'à mon adolescence, je me suis rendu compte que j'étais agnostique, ce qui est profondément incompatible avec la pratique de l'islam de ma famille et de la société marocaine dans son ensemble.
La deuxième est le vide culturel et artistique de la société marocaine. Je rêvais, en effet, de pouvoir jouer de la musique, assister à des concerts, aller au cinéma, assister à des expositions et visiter des musées.
Ma ville natale (Agadir) en manquait terriblement. Il n y avait qu'une salle de cinéma insalubre qui ne passe que des blockbusters âgés de quelques années. Il n y avait ni musée ni expositions. Et le seul style de musique est la musique populaire ou la musique électronique qui passe en boîte (et je n'aime ni l'un ni l'autre).
Là encore, les choses changent. La libéralisation des mœurs est en cours, les jupes raccourcissent, les bars sont bondés, les festivals se créent continuellement, et des groupes de rock, de rap ou de reggae gagnent en notoriété. On est évidemment loin de la richesse et de la diversité de la culture française mais la culture marocaine est en pleine évolution. Les Marocains sont de plus en plus ouvertement athées et le modèle familial leur donne plus d'indépendance.
« Ma tête et mon prénom feront toujours de moi un musulman »
D'un autre côté, en France, je suis considéré comme musulman. Mon entourage ne comprend pas que je puisse être agnostique avec mon prénom (Mohamed). On ne comprend pas pourquoi je ne fais pas le ramadan. En deux jours, j'ai dû entendre une dizaine de fois, sur le ton de la blague, que je « finirai en enfer ».
Ma (non) confession n'est pas acceptée, parce que mon origine marocaine, ma tête et mon prénom feront toujours de moi un musulman en France. C'est pour cela que je me sens visé par toutes les attaques directes ou indirectes contre l'islam en France.
Ma décision est prise. Je rentre définitivement au Maroc en 2011 puisque les raisons de mon départ du Maroc n'ont plus lieu d'être et les raisons de mon bien-être en France s'estompent.
De plus, je pense que je ne suis pas le seul à avoir pris cette décision. Mais cela reste à quantifier, parce qu'un Arabe qui rentre chez lui, ça va, c'est quand il y en a beaucoup qui rentrent chez eux que ça ne va plus.
12 août 2010
Racisme : l'ONU s'offusque des projets politiques français
La délégation française a rendu compte, le 11 et 12 août, devant le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale de l'ONU (CERD). Ce comité examine depuis le 2 août la situation d'une dizaine de pays, dont la France qui a ratifié la convention correspondante en 1973. Face aux délégués français, les experts onusiens s'inquiètent de la "recrudescence notable du racisme et de la xénophobie" dans le discours politique.
Les experts n'ont pas manqué d'épingler notamment la politique du gouvernement envers les Roms et les "Français d'origine étrangère" : "le carnet de circulation des gens du voyage nous effraie, nous rappelle l'époque de Pétain", a déclaré l'expert nigérien Waliakoye Saidou.
Ainsi, certains ont demandé si les récents propos de Nicolas Sarkozy étaient compatibles avec la Constitution française. "Je ne comprends pas ce que c'est qu'un Français d'origine étrangère" et "je me demande si cela est compatible avec la Constitution", a demandé l'expert turc Gun Kut. L'expert togolais, Dieudonné Ewomsan, a évoqué les déclarations de Nicolas Sarkozy du 30 juillet et affirmé que "le discours du chef de l'Etat n'est pas seulement discriminant, c'est aussi une incitation à la haine".
En ce qui concerne l'expert français Régis de Gouttes, ancien premier avocat général à la Cour de cassation, lui n'a pas le droit de prendre la parole pendant l'examen de la situation de son pays.
La délégation française a présenté, mercredi, un rapport de 88 pages sur les mesures prises par Paris depuis son dernier examen devant le CERD en 2005 et a répondu jeudi aux remarques faites par le comité concernant les Roms.
Julie Gromellon, représentante permanente de la Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) à Genève, qui assiste aux débats nous éclaire sur la situation de la France : "D'habitude, les experts s'interrogent sur la conformité d'une politique nationale par rapport à la convention. Mais là, les membres du comité ont été choqués par les récentes déclarations au plus haut niveau de l'Etat". Avant de conclure : Ils critiquent l'attitude générale de la France, qui non seulement ne reconnaît pas les discriminations raciales, mais en nie aussi l'existence. Ils reprochent à la France de se retrancher derrière les principes de “liberté, égalité, fraternité” pour dire que "tout va bien".
Le rapport du CEDR est attendu dans une dizaine de jours, mais il n'est pas dit que la France suivra les recommandations des experts.
Les experts n'ont pas manqué d'épingler notamment la politique du gouvernement envers les Roms et les "Français d'origine étrangère" : "le carnet de circulation des gens du voyage nous effraie, nous rappelle l'époque de Pétain", a déclaré l'expert nigérien Waliakoye Saidou.
Ainsi, certains ont demandé si les récents propos de Nicolas Sarkozy étaient compatibles avec la Constitution française. "Je ne comprends pas ce que c'est qu'un Français d'origine étrangère" et "je me demande si cela est compatible avec la Constitution", a demandé l'expert turc Gun Kut. L'expert togolais, Dieudonné Ewomsan, a évoqué les déclarations de Nicolas Sarkozy du 30 juillet et affirmé que "le discours du chef de l'Etat n'est pas seulement discriminant, c'est aussi une incitation à la haine".
En ce qui concerne l'expert français Régis de Gouttes, ancien premier avocat général à la Cour de cassation, lui n'a pas le droit de prendre la parole pendant l'examen de la situation de son pays.
La délégation française a présenté, mercredi, un rapport de 88 pages sur les mesures prises par Paris depuis son dernier examen devant le CERD en 2005 et a répondu jeudi aux remarques faites par le comité concernant les Roms.
Julie Gromellon, représentante permanente de la Fédération internationale des Ligues de droits de l'Homme (FIDH) à Genève, qui assiste aux débats nous éclaire sur la situation de la France : "D'habitude, les experts s'interrogent sur la conformité d'une politique nationale par rapport à la convention. Mais là, les membres du comité ont été choqués par les récentes déclarations au plus haut niveau de l'Etat". Avant de conclure : Ils critiquent l'attitude générale de la France, qui non seulement ne reconnaît pas les discriminations raciales, mais en nie aussi l'existence. Ils reprochent à la France de se retrancher derrière les principes de “liberté, égalité, fraternité” pour dire que "tout va bien".
Le rapport du CEDR est attendu dans une dizaine de jours, mais il n'est pas dit que la France suivra les recommandations des experts.
10 août 2010
Baisse de popularité de Sarkozy aussi aux Etats-Unis
Dans un éditorial titré "Xénophobie : chasser les non-Français", le New York Times du 6 août condamne vivement les "calculs politiques à court terme" du président français Nicolas Sarkozy qui "attise dangereusement les sentiments anti-immigrés".
Le quotidien dénonce principalement le projet de retrait de la nationalité française aux délinquants d'origine étrangère coupables de polygamie, d'excision ou ayant atteint à la vie d'un membre des forces de l'ordre.
Le journal rappelle que nous sommes "dans un pays qui a longtemps défendu avec orgueil le principe d'égalité devant la loi de tous les citoyens français", que M. Sarkozy a épousé une Italienne naturalisée française, Carla Bruni, et a pour père un immigrant hongrois, Pal, qui a également acquis la citoyenneté française. Le principe d'égalité devant la loi "s'applique" à l'épouse et au père du président français "et doit s'appliquer à n'importe qui d'autre", tranche le New York Times.
Le quotidien conclut qu'alors que la cote de popularité du chef de l'Etat est "au plus bas" et que le Front national reprend des forces avec la fille de son père, "il est allé plus loin, inquiétant les membres de la droite traditionnelle". Ces derniers, affirme le New York Times, "ont raison de s'inquiéter, et Sarkozy est, à tort, aventureux d'ignorer leurs conseils de prudence".
L'éditorial du New York Times met ainsi en exergue le populisme de "Sarkozy l'americain". La véritable question est de savoir quel est le véritable projet de société que propose le chef de l'Etat à la France.
Le quotidien dénonce principalement le projet de retrait de la nationalité française aux délinquants d'origine étrangère coupables de polygamie, d'excision ou ayant atteint à la vie d'un membre des forces de l'ordre.
Le journal rappelle que nous sommes "dans un pays qui a longtemps défendu avec orgueil le principe d'égalité devant la loi de tous les citoyens français", que M. Sarkozy a épousé une Italienne naturalisée française, Carla Bruni, et a pour père un immigrant hongrois, Pal, qui a également acquis la citoyenneté française. Le principe d'égalité devant la loi "s'applique" à l'épouse et au père du président français "et doit s'appliquer à n'importe qui d'autre", tranche le New York Times.
Le quotidien conclut qu'alors que la cote de popularité du chef de l'Etat est "au plus bas" et que le Front national reprend des forces avec la fille de son père, "il est allé plus loin, inquiétant les membres de la droite traditionnelle". Ces derniers, affirme le New York Times, "ont raison de s'inquiéter, et Sarkozy est, à tort, aventureux d'ignorer leurs conseils de prudence".
L'éditorial du New York Times met ainsi en exergue le populisme de "Sarkozy l'americain". La véritable question est de savoir quel est le véritable projet de société que propose le chef de l'Etat à la France.
4 août 2010
J'ai 40 ans et je suis né en France de parents étrangers
Ce texte, intégralement repris, a été publié la première fois sur le site rue89.com le 4 août 2010 par un certain Badboys.
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et quand mes parents étrangers, lors de mes 16 ans, m'ont demandé si je souhaitais embrasser la nationalité française, je ne me suis même pas posé la question.
Je ne concevais tout simplement pas que l'on puisse un jour me poser cette question. Bon Dieu ! Quand vous naissez, que vous ne connaissez presque rien d'autre que votre histoire de France, que vous avez côtoyé chaque jour de votre vie des jeunes ou des plus âgés et que votre vécu est intimement lié à ce pays qui vous a vu naître, dans lequel vous avez été élevé et pour lequel votre institutrice que vous nommiez par son prénom, ne vous a jamais différencié des autres, comment peut-on aujourd'hui, pour des questions électoralistes, accepter une telle ignominie ?
J'ai fait mon service et je me pliais aux ordres
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et quand j'ai reçu ma convocation pour effectuer mes trois jours, je ne me suis même pas posé la question. J'y suis allé, cela n'a duré qu'une journée, mais je le savais.
J'ai choisi de faire des études et quand on m'a appelé pour effectuer mon service militaire, je ne me suis même pas posé de question, j'ai embrassé ma mère, j'ai embrassé mon père, j'ai embrassé mes frères et surtout le tout petit qui ne comprenait pas tout et j'y suis allé, sans même que mes parents me posent de question.
J'ai fait mon service et je crois encore aujourd'hui que mes supérieurs hiérarchiques était contents de moi. Pas d'emmerde, je faisais ce que l'on me disait de faire. Je me pliais aux ordres, faisant systématiquement preuve de discipline et parfois, assez rarement, je demandais des explications quant aux ordres donnés. Pas par bravade mais simplement, pour des raisons de compréhension. Jamais mes supérieurs ne m'en ont tenu rigueur car ensuite, les ordres m'apparaissaient plus cohérents et je m'y pliais sans rechigner.
J'avais un emploi qui me plaisait
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et quand j'ai quitté l'armée, quand j'ai terminé mes études, j'ai pointé au chômage et j'ai refusé de demander le RMI. J'ai ma fierté et une bonne santé et j'ai trouvé un boulot de nuit qui me permettait de payer ma chambre de bonne et de me nourrir assez régulièrement.
Et puis, à force de recherche et de conseils, j'ai réussi à décrocher un emploi à la mesure de mes compétences. Ou tout au moins, un emploi dont je pouvais être fier.
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et quand j'ai atteint ma vie d'adulte, c'est à dire la trentaine, j'avais un emploi qui me plaisait, je travaillais pour une immense administration, j'étais réputé pour mes compétences, mais d'abord et avant tout pour mon sens du service public et mon dévouement.
Je ne compte pas mes heures, j'ai une responsabilité et je fais le nécessaire pour atteindre mes objectifs. Je ne me repose sur personne, je ne blâme personne, je fais mon travail et si le travail est mal fait, j'en prends l'entière responsabilité. Toujours. Sans jamais faire d'exception. Mais mon travail est souvent bien fait.
Je paie des impôts sans jamais rechigner
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et quand je suis malade, je ne vais pas chez le médecin pour éviter d'entendre ou d'écouter : « Ces Arabes ! Quels profiteurs ! » Et la carte Vitale, je ne sais même pas comment c'est fait. Je crois que c'est une carte verte, comme aux USA, avec une photo aujourd'hui imposée. J'ai fait le choix de ne pas en avoir. Les Français n'aiment pas les malades et les profiteurs étrangers… Ou les deux à la fois souvent !
Je paie des impôts sans jamais rechigner car j'estime que c'est normal et Dieu sait que je suis redevable aux impôts de m'avoir permis de bénéficier d'une éducation et de quelques formations.
Je n'ai pas d'épouse, je n'ai pas d'enfants. C'est un choix personnel parce que je crois qu'ils seraient malheureux dans cette drôle de France qui ne ressemble plus du tout à celle qui m'a vu naître.
J'ai honte du président français actuel
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et depuis 2007, j'ai peur. Alors que je fais souvent preuve de courage. J'ai peur de la majorité des Français qui votent Sarkozy, j'ai honte du président français actuel, je suis triste de voir que mes contemporains, se réclamant la plupart du temps « de souche », possèdent un esprit si pauvre, si sectaire, si intolérant et depuis quelques jours, j'apprends que l'Etat français souhaite instituer de nouvelles catégories de citoyens : ceux issus de l'immigration récente et ceux issus d'une immigration lointaine, car n'en doutez pas un seul instant, aucun Français n'est issu de la Gaule antique.
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et espère ne pas dépasser les 50 ans. Parce qu'en fait, je suis trop fier. J'ai beau être un français dont l'origine « immigrationnelle » est récente, je pense avoir acquis plus d'éducation, de savoir vivre, d'humanité, de sens civique, de responsabilité et de respect de mes concitoyens que la plupart des Français de souche qui souhaitent la mise en place d'une hiérarchisation citoyenne basée exclusivement sur l'origine ethnique et dont le porte-drapeau n'est autre qu'un digne descendant de Charlemagne, j'ai nommé Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa…
J'ai 40 ans, je suis né dans la campagne française et me considère aujourd'hui, par la force des choses et le choix des citoyens, comme un étranger en mon pays. Ou peut-être, bientôt… apatride.
Ne m'en voulez pas pour mes propos mais, sincèrement, j'ai honte de mon pays.
Pourquoi banaliser la déchéance de la nationalité ?
Le député UMP Thierry Mariani, député RPR d'alors, défend ainsi son sous-amendement le 10 février 1998 à l'Assemblée nationale (vote de la loi relative à la nationalité) :
"Nous sommes en 1998 et nous avons la volonté de lutter de manière ferme contre le trafic de drogue en envoyant un message clair à ceux qui s’y livrent.
J’évoque, il est vrai, l’hypothèse de la condamnation d’un mineur. Les textes, vous avez raison, ne prévoient pas, dans ce cas, de déchéance automatique. Je pense cependant qu’on aurait pu subordonner l’acquisition de la nationalité française aux conditions que je propose. Ne pas le faire revient en effet à permettre à un étranger né en France et condamné avant l’âge de dix-huit ans pour trafic de drogue d’être naturalisé Français à sa majorité sans aucun problème. Ce n’est pas notre conception et ce n’est pas notre souhait."
"Cette procédure est exceptionnelle, nous sommes d'accord"
A cette occasion, le député précise les chiffres de l'époque et affirme le caractère exceptionnel des mesures de déchéance : " deux ont été prononcées en 1990, aucune en 1991, deux en 1992, aucune en 1993, deux en 1994 et une en 1995. Cette procédure est exceptionnelle, nous sommes d'accord. "
Alors, si depuis 2006 le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale a fait savoir qu'il n'y avait eu aucune déchéance de la nationalité, le bien-fondé de la disposition annoncée est loin d'être évident. Les vraies motivations de cette gesticulation politique sont certainement inavouables au grand jour.
"Nous sommes en 1998 et nous avons la volonté de lutter de manière ferme contre le trafic de drogue en envoyant un message clair à ceux qui s’y livrent.
J’évoque, il est vrai, l’hypothèse de la condamnation d’un mineur. Les textes, vous avez raison, ne prévoient pas, dans ce cas, de déchéance automatique. Je pense cependant qu’on aurait pu subordonner l’acquisition de la nationalité française aux conditions que je propose. Ne pas le faire revient en effet à permettre à un étranger né en France et condamné avant l’âge de dix-huit ans pour trafic de drogue d’être naturalisé Français à sa majorité sans aucun problème. Ce n’est pas notre conception et ce n’est pas notre souhait."
"Cette procédure est exceptionnelle, nous sommes d'accord"
A cette occasion, le député précise les chiffres de l'époque et affirme le caractère exceptionnel des mesures de déchéance : " deux ont été prononcées en 1990, aucune en 1991, deux en 1992, aucune en 1993, deux en 1994 et une en 1995. Cette procédure est exceptionnelle, nous sommes d'accord. "
Alors, si depuis 2006 le ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale a fait savoir qu'il n'y avait eu aucune déchéance de la nationalité, le bien-fondé de la disposition annoncée est loin d'être évident. Les vraies motivations de cette gesticulation politique sont certainement inavouables au grand jour.
3 août 2010
Déchéance de la nationalité : Besson contredit Eric
Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, a annoncé ce matin sur Europe1 préparer pour septembre un amendement permettant de déchoir de la nationalité française les délinquants d'origine étrangère.
Selon lui, « il suffit de revenir à l'état de droit qui prévalait jusqu'à 1998. En clair, étaient passibles de déchéance de la nationalité française toutes celles et tous ceux qui avaient commis des crimes passibles de plus de cinq ans de prison et qui l'avaient fait dans un délai de dix ans après l'acquisition de la nationalité. »
Le ministre Eric Besson va donc écrire un texte et porter exactement l'inverse de ce qu'il a voté en 1998 (loi Guigou) en tant que député. Les convictions d'aujourd'hui ne sont pas celles d'hier ni celles de demain.
Débat ouvert sur rue89.com
Selon lui, « il suffit de revenir à l'état de droit qui prévalait jusqu'à 1998. En clair, étaient passibles de déchéance de la nationalité française toutes celles et tous ceux qui avaient commis des crimes passibles de plus de cinq ans de prison et qui l'avaient fait dans un délai de dix ans après l'acquisition de la nationalité. »
Le ministre Eric Besson va donc écrire un texte et porter exactement l'inverse de ce qu'il a voté en 1998 (loi Guigou) en tant que député. Les convictions d'aujourd'hui ne sont pas celles d'hier ni celles de demain.
Débat ouvert sur rue89.com
2 août 2010
Quand Badinter rappelle à Sarkozy l'égalité de tous les Français
Le sénateur des Hauts-de-Seine, ancien garde des sceaux et président du Conseil constitutionnel Robert Badinter, invité de France-Inter lundi 2 août, a dénoncé le discours sécuritaire du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, en affirmant que tous les Français sont constitutionnellement égaux devant la loi "sans distinction d'origine".
"Tous les Français sont égaux devant la loi quelle que soit leur origine", qu'ils soient français de souche ou d'origine étrangère, a-t-il fait valoir. "L'article premier de la Constitution dit que (...) la France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine", a martelé M. Badinter.
Concernant d'éventuelles mesures de déchéance de la naturalisation française envisagées par l'exécutif, il a estimé qu'"on veut faire des discriminations contre les Français au regard de mêmes crimes, de même infractions, selon l'origine de la personne, selon les modalités d'acquisition de la nationalité française". "C'est contraire à l'esprit républicain et c'est une faute politique parce que le cœur du problème, c'est le sentiment de certains de ces Français, que M. Sarkozy appelle d'origine étrangère, de demeurer malgré leur carte d'identité des étrangers de la nation", a-t-il dit.
L'intégralité de l'article sur lemonde.fr
AFP/ERIC PIERMONT |
Concernant d'éventuelles mesures de déchéance de la naturalisation française envisagées par l'exécutif, il a estimé qu'"on veut faire des discriminations contre les Français au regard de mêmes crimes, de même infractions, selon l'origine de la personne, selon les modalités d'acquisition de la nationalité française". "C'est contraire à l'esprit républicain et c'est une faute politique parce que le cœur du problème, c'est le sentiment de certains de ces Français, que M. Sarkozy appelle d'origine étrangère, de demeurer malgré leur carte d'identité des étrangers de la nation", a-t-il dit.
L'intégralité de l'article sur lemonde.fr
1 août 2010
Menaces de la dérive sécuritaire du pouvoir
Le nouveau couplet sécuritaire de Nicolas Sarkozy à Grenoble ne trompe personne, sauf à y voir un aveu de faiblesse, d'échec.
D'ailleurs, le dernier numéro du plus célèbre palmipède hexagonal récapitule ainsi quelques déclarations martiales du premier sécuritaire national.
2000 : "Nous allons gagner la guerre contre l'insécurité".
2000 encore : "Il faut aller chercher les délinquants là où ils se trouvent. Il faut qu'on leur mène la guerre".
2003 : "La guerre aux trafiquants doit se poursuivre".
2005 : c'est le coup de la racaille et du Karcher.
2008 : "Dès demain, c'est une guerre sans merci qui sera engagée à l'endroit des trafics et des trafiquants, et j'en assumerai pleinement la responsabilité".
2009 : il déclare "la guerre aux bandes violentes" plus "une guerre sans merci contre le décrochage scolaire".
2010 : "une guerre sans merci contre la criminalité".
Avec Sarkozy, c'est la politique de la guerre sans fin et manifestement xénophobe qui inspire son action. Jusqu'où peut mener cette dérive du Président ? A une guerre de nationaux ? Tout est possible, le candidat Sarkozy l'a annoncé en 2007.
D'ailleurs, le dernier numéro du plus célèbre palmipède hexagonal récapitule ainsi quelques déclarations martiales du premier sécuritaire national.
2000 : "Nous allons gagner la guerre contre l'insécurité".
2000 encore : "Il faut aller chercher les délinquants là où ils se trouvent. Il faut qu'on leur mène la guerre".
2003 : "La guerre aux trafiquants doit se poursuivre".
2005 : c'est le coup de la racaille et du Karcher.
2008 : "Dès demain, c'est une guerre sans merci qui sera engagée à l'endroit des trafics et des trafiquants, et j'en assumerai pleinement la responsabilité".
2009 : il déclare "la guerre aux bandes violentes" plus "une guerre sans merci contre le décrochage scolaire".
2010 : "une guerre sans merci contre la criminalité".
Avec Sarkozy, c'est la politique de la guerre sans fin et manifestement xénophobe qui inspire son action. Jusqu'où peut mener cette dérive du Président ? A une guerre de nationaux ? Tout est possible, le candidat Sarkozy l'a annoncé en 2007.
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