8 juil. 2008

La chasse aux sans-papiers se poursuit

Un email reçu hier informant d'une nouvelle arrestation en préfecture de Nanterre m'a fait penser à l'article de Catherine Coreller paru dans Libération où la Cimade dénonce la chasse acharnée aux sans-papiers. L'évènement s'est passé ce lundi matin; il s'agit d'un homme dont la femme est en situation régulière. Le couple est issu d'Afrique subsaharienne.

Dans son rapport 2007 sur les centres et locaux de rétention, la Cimade explique l'acharnement des pouvoirs publics par la «course au chiffre» induite par les «quotas d’expulsion» fixés annuellement par Sarkozy au gouvernement. En 2007, 35 000 sans-papiers ont été placés en centres de rétention dont «des malades, des vieillards, des femmes enceintes» et 242 enfants. Depuis 2003, début de «l’industrialisation du dispositif d’éloignement des étrangers en situation irrégulière», la durée légale de rétention est passée de douze à trente-deux jours (une directive européenne prévoit de l’allonger à dix-huit mois), le nombre et la taille des centres ont été multipliés (786 places en 2003, 2 000 prévues en 2009), et les objectifs d’expulsion sont en constante augmentation (25 000 pour 2007 non atteints, 26 000 pour 2008).

Pourtant, ces sans-papiers ne sont pas des délinquants. «L’immense majorité des gens que l’on rencontre en rétention sont des travailleurs, affirme Damien Nantes, responsable du service Défense des étrangers reconduits. Certains ont été réguliers à un certain moment puis se sont retrouvés sans titre de séjour et ont continué à travailler.» D’après les observations de la Cimade, ils travaillent essentiellement dans l’agriculture, le textile, le BTP et l’hôtellerie. Ils ont été arrêtés pour certains au guichet des préfectures où ils s’étaient présentés munis d’un contrat de travail ou d’une promesse d’embauche, pour d’autres sur leur lieu de travail.

Le gouvernement ira certainement chercher ces expulsés dans leur pays pour soutenir sa nouvelle politique
d' immigration (de travail). Chut ! il ne faut pas le dire.

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